Évaluer les entreprises technologiques est une tâche difficile, surtout compte tenu de leur croissance rapide et souvent imprévisible. L'une des méthodes fréquemment discutées et débattues dans l'écosystème du capital-risque (VC) est la méthode des flux de trésorerie actualisés (DCF). Dans cet article, nous allons explorer les avantages et les inconvénients de l'utilisation de la méthode DCF pour évaluer les entreprises technologiques.
Prise en compte de la structure des coûts : Parmi les autres méthodes couramment utilisées par les investisseurs Tech, la méthode DCF se distingue par sa prise en compte de la structure des coûts, du modèle de rentabilité et des CAPEX. Cette approche garantit la prise en compte du P&L dans sa globalité, ce qui est en adéquation avec les attentes de rentabilité des investisseurs, à plus ou moins long terme en fonction de leur profil de risque.
Analyse approfondie du plan d'affaires : La méthode DCF nécessite une analyse approfondie du Business Plan fourni par les entrepreneurs. Cette analyse permet aux investisseurs de remettre en question les hypothèses de croissance et de rentabilité, ce qui constitue une étape essentielle d’un processus de Due Diligence. Évaluer ces hypothèses aide à évaluer la faisabilité et la solidité du BP, et donc à prendre une décision d’investissement éclairée.
Alignement avec les pratiques de valorisation en PE : Un autre avantage significatif est que la méthode DCF aligne les pratiques de valorisation du capital-risque (VC) et du capital-investissement (PE). Avoir des pratiques de valorisation homogènes entre les fonds VC et PE augmente la probabilité d’aboutir à un accord sur la valorisation lors de la sortie.
Manque de données historiques pour projeter les flux de trésorerie : L'une des principales limites de la méthode DCF pour évaluer une startup est le manque de données historiques. Les startups n'ont souvent pas assez d'historique financier pour crédibiliser les hypothèses, ce qui compromet la fiabilité des projections de flux de trésorerie et des calculs de valeur terminale. L'incertitude quant aux performances futures complique le processus d'évaluation, d'autant plus que de nombreuses nouvelles entreprises sont déficitaires et ont des flux de trésorerie négatifs, en particulier celles qui affichent des CAPEX élevés.
Taux de croissance insoutenable : Les startups, en particulier celles entre les Seed et Série B, connaissent souvent une croissance rapide qui ne peut être soutenue à long-terme. Cette croissance rapide rend difficile la prédiction d'un taux de croissance perpétuel, une variable critique dans les calculs de valeur terminale. Par conséquent, le modèle Gordon-Shapiro, couramment utilisé dans la méthode DCF, est mal adapté aux entreprises technologiques. En bref, prédire la croissance et les flux de trésorerie d'une entreprise sur 15 ans est presque impossible alors même que sa survie au cours des prochaines années est incertaine.
Exclusion des tendances du marché et du positionnement : La méthode DCF ne prend pas en compte les tendances du marché et le positionnement concurrentiel de l'entreprise. Cette exclusion peut entraîner des évaluations qui ne reflètent pas les dynamiques du marché ou les avantages stratégiques de l'entreprise. Pour cette raison, il est souvent conseillé de combiner la méthode DCF avec d'autres approches de valorisation, comme la méthode des multiples, que nous avons abordée dans un article précédent.
La méthode DCF n’est pas nécessairement l'approche privilégiée pour évaluer les entreprises technologiques, bien qu’elle permette une analyse détaillée en tenant compte de l'ensemble de la structure financière d’une entreprise. Sa dépendance à des prévisions financières à long-terme la rend moins adaptée aux startups et scale-ups.
Pour les investisseurs dans la Tech, il est recommandé d'utiliser la méthode DCF en parallèle d'autres méthodes de valorisation, telles que la méthode des multiples de pairs ou la méthode VC. Cela peut fournir une évaluation plus équilibrée et complète en atténuant les limites de chaque approche. La méthode des multiples peut aider à refléter les conditions actuelles du marché et à fournir une référence par rapport à des entreprises similaires, complétant ainsi l'analyse financière détaillée fournie par la méthode DCF.
En reconnaissant à la fois les forces et les limites de la méthode DCF, les investisseurs peuvent prendre des décisions plus éclairées et naviguer plus efficacement dans les complexités de l'évaluation des entreprises technologiques.
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