Un sentiment d’incompréhension a longtemps existé entre les banques et les startups. Les banques proposaient peu, voire pas, de produits adaptés aux startups. Ces jeunes entreprises n’ont donc pas eu d’autre choix que de se tourner vers des fonds de VC ou des business angels. En plus de financer une partie du projet, ces acteurs experts de l’écosystème startup offrent souvent de précieux conseils.
Toutefois, la relation entre les banques et les jeunes entreprises commence à changer. Les banques témoignent aujourd’hui d’un réel intérêt pour l’écosystème startup. Elles veulent s’impliquer davantage dans le développement des startups et accompagner ces acteurs de l’économie de demain.
Si les banques et les startups ont longtemps eu du mal à se comprendre, cela s’explique par leurs natures diamétralement opposées. Les startups sont des jeunes entreprises qui cherchent avant tout la croissance rapide. Leur priorité n’est pas de devenir rentables, mais de révolutionner un marché grâce à une technologie ou un produit innovant. Les startups vont engranger d’importantes dépenses pour la recherche et le développement, pour le recrutement de profils qualifiés, pour la commercialisation… sans pour autant générer de chiffre d’affaires. Il leur faut souvent plusieurs années avant de devenir rentables et d’adopter un modèle économique plus sain.
De leur côté, les banques étaient souvent frileuses à l'égard des startups. Tout d’abord, dans le cadre de prêts, les startups présentent un risque de crédit élevé. On estime que 90 % des startups font faillite et seules 30 % d’entre elles parviennent à atteindre la rentabilité. Elles peinent ainsi à attirer l’intérêt des banques, qui ne les voient pas comme des clients sérieux ou pertinents.
Des néobanques comme Qonto ou Tide sont alors apparues sur le marché pour proposer des services bancaires adaptés aux startups. Progressivement, cela a aidé les banques traditionnelles à revoir leur position. En effet, à long terme, les startups peuvent représenter une source de revenus importante. Les startups sont un vivier d’emplois, de croissance et de compétitivité. Certaines remportent même de grands succès et finissent par intégrer le club prestigieux des licornes.
En outre, les banques publiques ont mis en place de nombreux programmes d’aide au financement des startups. Cela a joué un rôle pédagogique en encourageant les banques privées à s’ouvrir davantage aux startups. De plus en plus intéressées par l’écosystème startup, plusieurs grandes banques en sont même venues à créer des programmes d’incubation ou d’accélération. Par exemple, le Crédit Agricole a lancé en 2014 le réseau d’accélérateurs Le Village by CA. Implanté au cœur des territoires, le réseau compte aujourd’hui une trentaine de villages et travaille avec plus de 1 000 startups. L’objectif est d’accompagner les startups vers la réussite pour qu’elles deviennent des clients à fort potentiel.
Les premières années, les startups ont besoin de beaucoup de fonds pour financer leur développement. Les banques peuvent donc les accompagner dans cette recherche. Malgré le risque de crédit mentionné précédemment, les banques peuvent proposer un financement par la dette aux entreprises les moins à risque. La dette a l’avantage de limiter la dilution des fondateurs de la startup. Elle peut également augmenter la valorisation de l’entreprise en vue d’une levée de fonds.
En 2019, Raise et le Crédit Agricole Île-de-France ont lancé le prêt expansion. Ce prêt participatif sans garantie est destiné aux startups ayant un chiffre d’affaires annuel compris entre 1 et 10 M€. Les dossiers sont examinés par un comité, qui donne une réponse en quelques semaines, contre plusieurs mois en moyenne pour des banques traditionnelles.
En outre, les banques peuvent accompagner les startups dans leurs levées de fonds. Grâce à leur réseau, elles peuvent mettre les entrepreneurs en relation avec des investisseurs. Silicon Valley Bank va même jusqu’à utiliser son réseau comme argument de vente. La banque américaine se targue d’avoir développé un vaste réseau après plus de quarante ans d’expérience dans le marché des technologies. Elle propose de mettre les entrepreneurs en relation avec des fonds VC, des accélérateurs ou encore des grandes entreprises. De son côté, Nordea, le principal groupe bancaire dans les pays scandinaves, organise des événements de « speed dating » entre startups et investisseurs.
Toutefois, nous aurions tort de réduire la relation entre les banques et les startups à la recherche de financement. Certes cela est essentiel à la survie des startups, mais les banques peuvent leur offrir d’autres services et produits tout aussi importants.
Les banques peuvent proposer des produits adaptés aux besoins des startups. Cela peut prendre la forme d’une plateforme en ligne pour simplifier la gestion bancaire. Par exemple, la plateforme Chase Connect de J.P. Morgan permet de gérer plusieurs comptes et de contrôler ses flux de trésorerie à partir d'un seul tableau de bord, partout et à tout moment. Les startups apprécient souvent cette flexibilité et réduisent le temps consacré aux tâches administratives pour se concentrer sur l’innovation.
Les banques peuvent également proposer des produits d’assurance. Certaines startups ont besoin d’équipements hautement technologiques, souvent chers, pour mener leurs activités. Une panne ou tout autre incident pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur leur développement, d’où l’importance de l’assurance.
Un autre type d’assurance pertinent pour les startups est l’assurance homme clé. Elle protège l’entreprise en cas de perte ou d’indisponibilité d’une personne exerçant un rôle crucial, comme le fondateur.
Les chargés d’affaires innovation peuvent également endosser le rôle de conseiller auprès des startups. Pour certains entrepreneurs, il peut s’agir de leur première expérience à la tête d’une entreprise. Ils ont donc besoin des conseils d’experts. Les chargés d’affaires peuvent alors les conseiller sur divers sujets clés, tels que la réglementation ou la lutte contre le blanchiment d’argent. Ils peuvent également mettre les startups en relation avec des prestataires de confiance (avocats, comptables…). Aussi, lorsque la startup étoffe ses équipes et devient une PME plus stable, elle peut avoir besoin de conseils sur la mise en place de plans de participation ou d’intéressement pour ses employés.
Enfin, la banque peut être un allié non négligeable pour l’expansion internationale d’une startup. La banque peut proposer un compte international pour faciliter les règlements en différentes devises. Elle peut également aider la startup à s’implanter à l’étranger grâce à ses branches et agences locales.
Plus que des fournisseurs de crédits, les banques accompagnent désormais les startups sur le chemin de la croissance et de la rentabilité. Malgré la mise en place d’équipes dédiées, il est parfois difficile de déceler les pépites parmi tous les projets présentés. ScaleX Invest peut aider les banques à identifier les startups les plus pertinentes et à évaluer leur potentiel. Ainsi, les banques pourront pleinement contribuer à l’innovation et à l’économie de demain.