À compter du 10 mars 2021, le règlement sur la divulgation des informations financières durables (SFDR) est devenu la référence absolue en matière d'investissement durable et responsable.
S'inscrivant dans le cadre réglementaire plus large de l'Union européenne (UE) visant à promouvoir les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sur les marchés financiers, le SFDR définit des règles clés pour les acteurs des marchés financiers. La SFDR classe les produits financiers en trois catégories - Article 6 (Aucune approche ESG), article 8 (Promouvoir l'ESG) et article 9 (Fonds durables). Cette classification aide les investisseurs à prendre des décisions éclairées.
Ce règlement comporte deux parties que nous examinerons plus en détail : Article 8 et article 9.
Ils définissent les exigences d'information et les critères de classification des produits financiers en fonction des facteurs ESG. La compréhension de ces articles est essentielle pour les gestionnaires d'actifs, les conseillers financiers et les investisseurs.
En 2022, malgré la crise économique et la guerre en Ukraine, les produits Article 9 ont enregistré des entrées de 12,6 milliards d'euros, soit le double de celles du deuxième trimestre.
Selon Étude MorningStar, les actifs des fonds relevant de l'article 8 et de l'article 9 ont augmenté de près de 3 % au troisième trimestre pour atteindre 4,3 billions d'euros. À titre de comparaison, les actifs des fonds relevant de l'article 6 (pas d'objectifs ESG ; ne mentionnez pas les caractéristiques durables dans leur communication aux investisseurs) ont chuté de 9,6 %.
La part de marché des fonds Article 8 et Article 9 a continué de croître, atteignant 53,5 % fin septembre 2022.
380 produits ont changé de statut au cours du dernier trimestre 2022. La grande majorité d'entre eux sont passés de l'article 6 à l'article 8, mais 41 ont été rétrogradés de l'article 9 à l'article 8.
En France, les dix sociétés de gestion d'actifs qui détiennent le plus de fonds relevant de l'article 9 sont Amundi et ses filiales (39 fonds), Axa (35 fonds) et Natixis et ses filiales (21 fonds). Avec 37 milliards d'euros, Pictet gère les actifs relevant de l'article 9 les plus importants en France, devant BNP Paribas et Amundi, avec 19 milliards d'euros chacun.
Mais en dehors de ces chiffres clés, comment faites-vous la différence entre les fonds de l'article 8 et les fonds de l'article 9 ?
En vertu de l'article 8, les entreprises sont tenues de démontrer que leurs produits d'investissement favorisent les caractéristiques environnementales et/ou sociales. Les fonds Article 8 favorisent les caractéristiques durables en prenant en compte les critères ESG dans le cadre du processus d'investissement, mais sans poursuivre d'objectif d'investissement durable.
Cela signifie que les stratégies d'investissement et les actifs sous-jacents peuvent avoir des objectifs ESG mais ne pas être soumis à des critères de durabilité contraignants. Les fonds doivent indiquer comment ils intègrent les facteurs ESG dans leurs décisions d'investissement. Cette approche réglementaire renforce la confiance dans les investissements ESG et encourage les entreprises à adopter des pratiques durables, ce qui profite en fin de compte à la fois aux investisseurs et à l'environnement.
Cependant, la mise en œuvre de l'article 8 est exigeante. Les institutions financières doivent garantir la transparence de leurs processus d'investissement par le biais de rapports, afin que les investisseurs puissent prendre des décisions éclairées. En d'autres termes, les fonds doivent divulguer leur PAI (Principaux Adverse Impacts), c'est-à-dire un ensemble d'indicateurs détaillés dans le rapport sur les critères d'évaluation technique associé au SFDR. Cela implique de savoir si un fonds soutient des qualités environnementales ou sociales et si les entreprises bénéficiaires des investissements du fonds adhèrent à des procédures de bonne gouvernance.
L'article 9 va encore plus loin dans le domaine de la durabilité. Il s'agit de fonds pour lesquels la durabilité est l'objectif principal. Cette catégorie ne concerne pas l'évaluation d'un processus mais d'un fonds lui-même.
Les objectifs de l'article 9 sont clairs : canaliser les investissements vers des projets qui contribuent de manière significative aux objectifs environnementaux et sociaux. Les produits financiers couverts par cet article doivent se concentrer sur la réduction de l'empreinte carbone, la promotion de l'égalité sociale et du développement durable.
Cela nécessite une évaluation rigoureuse, un suivi constant et une transparence allant au-delà de l'article 8. Les institutions financières doivent veiller à ce que leurs investissements soient conformes aux objectifs de durabilité, en ne laissant aucune place au greenwashing. Les acteurs des marchés financiers doivent se conformer aux normes techniques réglementaires (RTS) pour fournir des rapports sur les impacts potentiels des produits financiers sur la durabilité. La date limite pour que les acteurs des marchés financiers soumettent ce rapport est le 30 juin 2024. La Commission européenne soumet ces rapports à la consultation d'un public restreint.
Le choix entre l'appartenance à l'article 8 ou à l'article 9 dépend de la durabilité et des objectifs d'investissement de chaque fonds.
Si vous voulez attirer l'attention sur le développement durable, l'article 9 correspond peut-être mieux à vos objectifs. Vos investissements sont clairement orientés vers les entreprises qui répondent à ces objectifs. Les fonds relevant de l'article 9 investissent sur le long terme car ils mettent l'accent sur la durabilité.
L'article 8 offre un équilibre entre les considérations de durabilité et les rendements financiers, ce qui le rend adapté aux fonds qui souhaitent minimiser les risques tout en favorisant la durabilité.
En résumé, les deux catégories offrent aux fonds la possibilité d'aligner leurs investissements, à des degrés divers, sur leurs préférences en matière de durabilité. Comprendre la distinction entre ces catégories peut vous aider à prendre des décisions d'investissement éclairées. Avec ScaleX, nous aidons les investisseurs, les fonds et nos entreprises clientes à collecter des données fiables, notamment des données sur le développement durable.
Il est important de noter que les régulateurs continuent de publier de nouvelles directives et déclarations concernant ces informations et leur interprétation, car la compréhension du secteur évolue constamment.
Il est important de comprendre que le SFDR est conçu pour empêcher le greenwashing en obligeant les acteurs qui revendiquent une approche durable pour leurs produits financiers à publier des informations permettant aux investisseurs de réaliser leur propre analyse de la dimension durable de ces produits. Le classement est déterminé par les sociétés de gestion d'actifs elles-mêmes.
Le classement d'un fonds dans la catégorie article 8, par exemple, ne constitue ni un label ni une garantie de qualité. En effet, les définitions proposées par la réglementation laissent une grande marge d'interprétation aux acteurs financiers.
La SFDR exige que tous les produits financiers, quelles que soient leurs ambitions déclarées en matière de développement durable, publient des informations sur la manière dont environnement, social et gouvernance (ESG) les risques sont intégrés, de même que leur impact potentiel sur la valeur de l'investissement. Cette transparence permet aux investisseurs de prendre des décisions éclairées, favorise une croissance durable et encourage les sociétés de gestion d'actifs à adopter des principes et des pratiques durables. Chez ScaleX, nous partageons l'engagement de la SFDR en matière de transparence. C'est pourquoi nous nous appuyons sur les données privées fournies par les entreprises pour aider nos clients à gérer leurs portefeuilles. Notre module ESG, au niveau de l'entreprise et du portefeuille, permet de produire des rapports fiables et de prendre des décisions éclairées.